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Il s’agit de Adolphe Andro, mon arrière grand-père, né le 6 avril 1870.
Marin pêcheur, on le surnommait "Sentinelle" car il avait pour habitude de scruter l’horizon marin protégeant ses yeux du soleil à l’aide de sa main qu’il portait sur son front. Il pêchait à la palangre dans la baie d’Audierne des poissons de sables comme le carrelet. Comme les autres marins, il cessait la pêche lorsque les poissons avaient des oeufs. Il rejetait à la mer les lottes qu’il qualifiait de "poissons du diables" et les araignées de mer. Son pouce avait été sectionné par un tourteau. Un cormoran l’accompagnait sur son bateau, mais un jour de bredouille, l’animal réclamait le poisson coutumier. Excédé, "Sentinelle" voulu lui infliger une tape avec sa casquette. Malheureusement, celle-ci était durcie par le sel et la pauvre bête en succomba. Tandis qu’il pêchait sa femme laissait mijoter la soupe, superposant des couches de poissons et de pommes de terre. Ils mangeaient tout dans le poisson : têtes et arrêtes. Il était plus jeune qu’elle et le lui avait caché jusqu’au jour de son mariage lorsque l’officier de l’Etat civil dévoila la vérité. "Sentinelle" s’illustra un jour de tempête, car il fut le seul marin de la ville a partir à la rescousse d’un bateau en perdition.