 |  | | | Texte de correspondance | le 18 juillet 1917
Mon petit Pierrot,
nous avons eu hier de tes deux cartes du 14, nous avons été heureux de te savoir en bonne santé, et de retour à Vic du moment que tu te plais mieux dans cet endroit. Voilà Août qui approche, espérons qu'il sera plus beau que Juillet, car vraiment il fait un temps épouvantable depuis quelques jours, il ne fait que pleuvoir, malgré cela nous profitons le mieux que nous pouvons des vacances, et sitôt qu'il fait un peu de soleil nous filons à la côte. En ce moment, Yvon y est déjà avec Grand-père, lui rien de l'arrête pourvu qu'il y est un bateau, il ne s'occupe pas de la pluie. Si tu voyais comment il a bruni, il est tout noir, mais comment veux-tu que cela fasse autrement, toujours tête nue, il ne veux pas de chapeau. Celui-là, on verra qu'il est allé à la mer. Moi aussi du reste, j'ai bruni, mais tout de même moins que ton garçon. Tu me demandais si j'ai besoin de quelque chose, si tu étais mignon tu m'apporterais une boite de Malacéïne car en ce moment j'ai une vilaine poudre qui me dégoute. Surtout prends de la blanche. Je ne t'en mets pas d'avantage car ta mère m'attends pour partir, elle me dit de te dire qu'elle t'écrira ces jours-ci, et qu'elle n'a besoin de rien, mais apporte lui tout-de-même quelque chose, tu verras bien ce qui peut lui faire plaisir. Tout le monde se joint pour t'embrasser, mais moi je te fais une grosse bise en plus.
Ta Janette |
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